Vous avez une idée de projet, l’envie de vous lancer, mais vous êtes encore salarié·e en CDI ? En France, il est possible de démissionner pour créer son entreprise tout en conservant ses droits au chômage. À condition, bien sûr, de suivre les bonnes étapes.
Ce guide vous explique tout ce qu’il faut savoir sur le dispositif de démission-reconversion, les autres alternatives, les pièges à éviter… et les solutions pour sécuriser cette grande transition 😉
1. Démission et création d’entreprise : est-ce compatible ?
✅ Oui, c’est possible de démissionner et de toucher votre chômage si vous créez ou reprenez une entreprise. Mais pas dans n’importe quelles conditions.
Depuis 2019, un dispositif spécifique a été mis en place par l’État : la démission pour reconversion professionnelle. Il permet aux salariés en CDI qui ont un projet réel et sérieux de création ou de reprise d’entreprise de bénéficier des allocations chômage (ARE) après leur démission.
Ce dispositif évite d’avoir à passer par une rupture conventionnelle ou à démissionner sans filet. Il s’adresse à celles et ceux qui souhaitent entreprendre tout en conservant une sécurité financière durant les premiers mois.
2. Quelles conditions pour bénéficier du chômage après une démission ?
Pour que votre démission soit considérée comme légitime (et donc ouvrant droit au chômage), vous devez répondre à plusieurs critères cumulatifs :
- Être salarié·e en CDI au moment de la démission.
- Justifier d’au moins 5 années d’activité salariée continue (chez un ou plusieurs employeurs).
- Avoir un projet de création ou de reprise d’entreprise réel, sérieux et préparé.
- Avoir obligatoirement réalisé un accompagnement via un Conseil en Évolution Professionnelle (CEP).
- Obtenir la validation de votre projet par une commission régionale (via France Travail).
💡 Cette validation est indispensable pour être éligible à l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) après votre démission.
3. Les étapes à suivre pour activer le dispositif
Voici le parcours étape par étape pour bénéficier du dispositif « démission pour création d’entreprise » :
- Faire le point avec un CEP : Avant toute chose, vous devez prendre rendez-vous avec un conseiller en évolution professionnelle. Ce rendez-vous est gratuit et obligatoire. Il permet d’évaluer votre projet, vos besoins, vos motivations.
- Constituer un dossier solide : Il vous faudra présenter : un business plan réaliste, une étude de marché (même sommaire), un plan de financement et parfois une preuve d’engagement (formation, incubateur…).
- 👉 Pour vous aider à structurer votre projet, vous pouvez suivre un accompagnement comme la formation pour créer son entreprise d’Ulule, 100 % finançable via le CPF.
- Faire valider votre projet : Votre CEP vous aidera à envoyer votre dossier à la commission paritaire régionale via France Travail (ex-Pôle emploi). Celle-ci rendra une décision sous quelques semaines.
- Démissionner (après validation) : Une fois le feu vert obtenu, vous pouvez donner votre préavis. Attention : ne démissionnez jamais avant d’avoir reçu la validation écrite !
- Vous inscrire comme demandeur d’emploi : Cela vous permet d’activer vos droits et de percevoir l’ARE pendant que vous lancez votre entreprise.
4. Que faire si vous n’êtes pas éligible au dispositif ?
Vous ne remplissez pas toutes les conditions du dispositif de démission-reconversion (ex : moins de 5 ans en CDI) ? Pas de panique : d’autres options existent pour quitter votre poste et vous lancer sereinement.
Voici quelques alternatives :
- La rupture conventionnelle : un accord à l’amiable avec votre employeur, qui ouvre aussi droit au chômage.
- Le congé pour création ou reprise d’entreprise : si vous hésitez encore, ce congé non rémunéré vous permet de tester votre projet pendant 12 mois (renouvelable une fois), avec possibilité de retour dans l’entreprise.
- Le projet à temps partiel : vous pouvez négocier un temps partiel pour commencer à entreprendre en parallèle de votre job.
- La reconversion en douceur : certains actifs choisissent d’entamer une formation en parallèle de leur activité, comme notre formation Ulule en entrepreneuriat, finançable via le CPF.
🎯 L’objectif reste le même : préparer votre transition pro sans précipitation.
5. Quelles sont les aides complémentaires mobilisables ?
Créer une entreprise, même avec des droits au chômage, nécessite souvent un coup de pouce financier ou structurel. Voici quelques dispositifs complémentaires qui peuvent s’ajouter :
💡 Tous ces dispositifs peuvent être cumulés, selon votre profil. Chez Ulule, on vous aide à y voir clair grâce à notre simulateur d’aides au financement simple et gratuit.
6. Quels sont les risques à anticiper avant de démissionner ?
Démissionner pour créer son entreprise est une très belle aventure… mais pas sans risques.
Voici ce qu’il faut garder à l’esprit :
- Si votre dossier n’est pas validé, vous ne toucherez pas le chômage après démission.
- Il peut s’écouler plusieurs semaines entre la validation, la démission et le premier versement de l’ARE.
- Si votre entreprise ne fonctionne pas, vous conservez vos droits à l’ARE pour le temps restant.
- En cas d’échec, vous pourrez rebondir (formation, emploi salarié, nouveau projet) mais il vaut mieux avoir un plan B.
7. Et après ? Bien préparer sa transition
Créer son entreprise, c’est un marathon plus qu’un sprint. Pour mettre toutes les chances de votre côté :
✅ Formez-vous aux bases de l’entrepreneuriat, du marketing ou de la gestion (formation certifiante chez Ulule disponible 100 % à distance)
✅ Échangez avec des pairs ou rejoignez un groupe d’entrepreneurs pour ne pas rester seul·e
✅ Soyez accompagné·e : un bon programme ou une structure d’accompagnement peut faire toute la différence dans la clarté, la motivation et la concrétisation.
FAQ – Démission pour création d’entreprise
Comment s’inscrire comme demandeur d’emploi après la démission ?
Vous devez vous inscrire sur le site de France Travail (ex-Pôle emploi) dans les 6 mois suivant la validation de votre projet. Vous aurez à fournir une attestation de validation du projet, votre attestation employeur, et le justificatif de votre CEP.
Quelle est la différence entre ARCE et maintien des ARE ?
- ARCE : vous touchez 60 % de vos droits chômage sous forme de capital, en deux fois (à la création, puis 6 mois après)
- Maintien ARE : vous touchez vos allocations mensuellement, tout en créant votre entreprise
💡 Le choix dépend de vos besoins de trésorerie au démarrage.
Qu’est-ce qu’une commission paritaire interprofessionnelle (CPIR) ?
La CPIR (aussi appelée Transitions Pro) est l’organisme régional chargé de valider le caractère réel et sérieux de votre projet après le conseil en évolution professionnelle (CEP). Sans son feu vert, vous ne pourrez pas bénéficier du droit au chômage après démission. Elle analyse la faisabilité de votre projet, votre motivation, et la solidité de vos démarches.
À quoi sert l’attestation de validation du projet ?
Cette attestation délivrée par la CPIR est indispensable pour faire valoir vos droits à l’ARE (allocation chômage). Elle prouve que votre projet de création d’entreprise a été examiné et jugé sérieux. Elle doit être transmise à France Travail dans les 6 mois après sa délivrance pour bénéficier du dispositif.
Dois-je déjà avoir choisi un statut juridique pour faire mon dossier ?
Non, ce n’est pas obligatoire à l’étape de validation du projet. En revanche, il est fortement conseillé de préciser quel statut juridique vous envisagez (auto-entrepreneur, SASU, EURL, etc.), car cela fait partie des critères étudiés par la CPIR pour juger du réalisme de votre démarche. Si vous hésitez, les programmes proposés par Ulule vous aident justement à y voir clair sur le choix du statut juridique adapté à votre activité.
Puis-je devenir auto-entrepreneur après avoir démissionné ?
Oui, tout à fait. Le statut auto-entrepreneur (micro-entrepreneur) est compatible avec le dispositif de démission pour création d’entreprise, tant que votre projet est validé par la CPIR. Il est même souvent choisi pour sa simplicité de lancement. Attention cependant à bien évaluer vos besoins réels (investissements, protection sociale…) avant de choisir ce régime. Le statut d’auto-entrepreneur reste le plus utilisé après une démission : plus de 65 % des ex-salariés y ont recours lors de la création d’entreprise (source : Urssaf / Bpifrance Création).