Devenir freelance attire de plus en plus de personnes : envie de liberté, quête de sens, flexibilité du quotidien… mais aussi une vraie dose de questions.
Quel statut choisir ? Quelles démarches faire ? Comment trouver ses premiers clients ?
La bonne nouvelle, c’est que vous n’avez pas besoin d’être juriste, ni expert·e comptable pour vous lancer 🙌. Avec la bonne méthode et une feuille de route claire, tout devient plus simple.
Dans ce guide, vous allez découvrir toutes les étapes pour devenir freelance en France : clarifier votre projet, choisir votre statut, créer votre activité, organiser votre gestion… et décrocher vos premières missions 🚀.
Devenir freelance : en quoi ça consiste vraiment ?
Freelance, indépendant, auto-entrepreneur : de quoi parle-t-on ? 🧭
Le terme freelance désigne avant tout une manière de travailler : vous exercez votre activité en tant que travailleur indépendant, vous choisissez vos missions et vos clients, et vous n’êtes pas soumis à un lien de subordination comme un salarié.
👉 On peut donc être freelance en micro-entreprise, en entreprise individuelle (EI), en EURL, en SASU, ou même en portage salarial.
Le mot “freelance” décrit votre mode de travail, tandis que micro-entreprise, EI, SASU… désignent votre statut juridique.
Ce point est essentiel au début : vous pouvez être freelance sans être auto-entrepreneur et inversement, vous pouvez être auto-entrepreneur sans exercer en freelance (ex : commerce, artisanat).
Avantages et inconvénients du freelancing ⚖️
Devenir freelance ouvre de vraies opportunités… mais implique aussi des responsabilités à connaître avant de se lancer.
Êtes-vous prêt·e à devenir freelance ?
Se lancer en freelance demande de faire le point sur soi autant que sur son projet. Voici quelques questions utiles pour évaluer votre niveau de préparation :
- Avez-vous besoin d’un cadre très stable ou êtes-vous à l’aise avec un peu d’incertitude ?
- Êtes-vous prêt·e à gérer un minimum d’administratif ?
- Avez-vous envie de “vous vendre”, de communiquer sur votre activité ?
- Le freelancing correspond-il à votre rythme de vie actuel ?
Pour approfondir cette réflexion, vous pouvez aussi explorer :
👉 Comment devenir entrepreneur ?
👉 Comment travailler à son compte ?
Ces ressources vous aideront à valider (ou non) si l’indépendance est adaptée à votre situation et vos objectifs.
Avant les démarches : clarifier votre projet de freelance
Définir votre activité et votre client idéal 🎯
Avant de créer officiellement votre activité, l’essentiel est de savoir ce que vous allez vendre… et à qui.
Votre future activité freelance peut prendre de nombreuses formes :
- 🤝 missions longues en entreprise,
- 📦 prestations au forfait,
- 🔍 audits ponctuels,
- 🎧 coaching ou accompagnement,
- ✍️ création de contenu,
- 🎓 formation, etc.
L’objectif est de pouvoir répondre clairement à trois questions essentielles :
- Quel service est-ce que je propose ?
- À qui s’adresse-t-il ?
- Sous quel format vais-je le livrer ? (mission, forfait, abonnement, séance, audit…)
Cette première réflexion vous aidera à structurer vos offres, vos tarifs, votre communication — et même votre statut juridique.
Pour aller plus loin sur ce sujet, vous pouvez consulter :👉 Comment vendre ses services en ligne (utile pour clarifier votre positionnement, vos formats et vos offres).
Se lancer en freelance en reconversion… ou en parallèle d’un CDI 🔄
Beaucoup de freelances démarrent :
- soit en reconversion professionnelle,
- soit en parallèle d’un emploi salarié.
Les deux approches sont possibles, et toutes deux efficaces lorsqu’elles sont bien structurées.
✔️ La reconversion progressive permet de tester une activité, d’ajuster vos offres et de créer vos premières opportunités sans pression immédiate.
✔️ Le cumul emploi/freelance est un excellent tremplin : il permet de valider votre envie et votre capacité à travailler en indépendant avant de quitter votre CDI.
Dans les deux cas, l’idée est d’avancer par étapes, sans brûler les étapes et en sécurisant votre transition 😊.
Quel statut choisir pour devenir freelance ?
Bonne nouvelle : il existe plusieurs possibilités pour vous lancer.
Moins bonne nouvelle : elles ne se valent pas toutes selon votre activité, votre volume de charges et votre situation personnelle.
👉 L’idée la plus simple pour commencer : démarrer petit, tester, apprendre… puis ajuster si besoin. C’est normal de ne pas tout comprendre tout de suite, vous n’êtes pas juriste, et vous n’avez pas à l’être.
La micro-entreprise (auto-entrepreneur) : le point d’entrée le plus simple 🌱
La micro-entreprise (souvent appelée “auto-entrepreneur”) est tout simplement une entreprise individuelle avec un régime fiscal et social simplifié. C’est la porte d’entrée la plus utilisée par les freelances qui démarrent.
📊 Seuils de chiffre d’affaires (2023–2025) :
- Prestations de services : 77 700 €
- Activités commerciales : 188 700 €
✔️ Avantages
- 🚀 Démarches très simples
- 💸 Charges sociales proportionnelles au chiffre d’affaires
- 📘 Comptabilité ultra allégée
- 🧪 Parfait pour tester une activité avant d’aller plus loin
⚠️ Limites
- 📉 Plafonds de chiffre d’affaires
- 🧾 Pas de déduction des frais réels (pas idéal si vous avez beaucoup de dépenses)
- 🩺 Protection sociale correcte mais non équivalente à celle d’un salarié
L’entreprise individuelle “classique” 🔎
Depuis la réforme, l’EI protège mieux votre patrimoine personnel, ce qui rassure beaucoup d’indépendants.
Elle permet également d’opter pour le régime réel, utile si vous avez des frais professionnels conséquents (logiciels, matériel, déplacements…).
👉 Pour qui ?
- Les freelances qui ont dépassé ou s’approchent des plafonds de la micro
- Ceux qui veulent déduire leurs frais
- Ceux qui voient leur activité s’installer dans la durée
Créer une société unipersonnelle : EURL / SASU 🏛️
Créer une société donne un cadre plus structuré, utile si vous visez une croissance plus forte ou si votre image joue un rôle important.
EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée)
- 👥 Associé unique
- 🔧 Proche du statut TNS (cotisations plus faibles, mais protection sociale plus limitée)
- 💼 Adapté à ceux qui veulent être “patron de leur boîte” sans quitter totalement le fonctionnement EI
SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle)
- ⭐ Image plus “professionnelle” et flexible
- 👔 Président affilié au régime général (meilleure protection sociale)
- 📈 Idéal pour développer une activité qui pourrait s’ouvrir à des associés
- ⚠️ Cotisations sociales plus élevées
👉 Pour qui ? Freelances qui prévoient un CA plus élevé, souhaitent séparer clairement leur patrimoine ou ont des ambitions d’évolution.
Le portage salarial : être freelance… avec la sécurité du salariat 🛡️
Le portage salarial vous permet de facturer comme un indépendant tout en touchant un salaire.
En pratique, vous signez un CDI ou CDD avec une société de portage qui facture vos clients à votre place.
✔️ Avantages
- 🧾 Pas d’administratif
- 🛡️ Protection sociale de salarié
- 💬 Accompagnement et formation possibles selon les sociétés
⚠️ Limites
- 💰 Coût plus élevé (frais de gestion + cotisations)
- 🔗 Moins de liberté sur certains aspects
👉 Pour qui ? Profils qui veulent réduire les risques, les salariés en transition, les consultants B2B.
Démarches administratives : comment devenir freelance concrètement ?
Le guichet unique pour créer son activité 📝
Depuis 2023, toutes les formalités passent par un seul portail officiel 👉 formalites.entreprises.gouv.fr
Ce site centralise tout : création, modification, cessation. Plus besoin de naviguer entre plusieurs organismes : quelle que soit votre forme juridique, tout se fait ici.
Créer sa micro-entreprise étape par étape 🌱
La micro-entreprise reste le moyen le plus simple pour démarrer.
Avant de lancer votre déclaration, préparez quelques éléments : votre pièce d’identité, vos informations personnelles, le choix de votre activité (code APE), et votre régime fiscal (avec ou sans versement libératoire).
Ensuite, déposez votre demande sur le guichet unique ou sur autoentrepreneur.urssaf.fr si vous préférez une interface dédiée.
Une fois votre dossier validé, vous recevez votre numéro SIRET, votre affiliation à la Sécurité sociale des indépendants, et les identifiants pour déclarer votre chiffre d’affaires auprès de l’Urssaf.
Même en cas de chiffre d’affaires nul, la déclaration reste obligatoire : c’est une règle importante à retenir pour éviter les majorations.
Les démarches pour une EURL ou une SASU (en survol) 🏛️
Créer une société (EURL ou SASU) demande quelques étapes supplémentaires : rédiger des statuts, déposer un capital social (symbolique ou non), immatriculer la structure, publier une annonce légale.
Ce n’est pas difficile, mais ça demande un minimum de rigueur. La plupart des freelances choisissent de se faire accompagner (expert-comptable, avocat ou structure dédiée) pour sécuriser cette phase.
Gérer son activité au quotidien : administratif, charges, protection sociale
Comprendre ses charges et sa protection sociale 🧾
Quand vous devenez freelance, vous dépendez du régime général de la Sécurité sociale via l’Urssaf (maladie, maternité, retraite de base…).
Les cotisations couvrent votre protection sociale, mais leur niveau dépend de votre statut.
En micro-entreprise, les prestations de services sont soumises à environ 22 % de cotisations sociales sur votre chiffre d’affairess.
Ce taux inclut maladie, retraite, allocations familiales… mais pas la mutuelle, ni la prévoyance (arrêt maladie, invalidité), ni une éventuelle assurance professionnelle.
Ce qu’il faut garder en tête :
✔ retraite parfois limitée,
✔ pas de congés payés,
✔ pas d’indemnités chômage en cas d’arrêt d’activité,
✔ prévoyance recommandée si vos revenus sont irréguliers.
Obligations comptables de base 📚
En micro-entreprise, la gestion est simple : vous devez tenir un livre de recettes, émettre des factures conformes, et conserver vos justificatifs pendant plusieurs années.
Dès que vous passez en EI au réel, EURL ou SASU, la comptabilité devient plus complète : bilan, compte de résultat, déclarations diverses. La majorité des freelances choisissent alors de travailler avec un expert-comptable, un vrai confort pour éviter les erreurs.
La boîte à outils minimale d’un freelance 🧰
Vous n’avez pas besoin de 20 logiciels pour démarrer : 3 ou 4 outils suffisent largement.
Les essentiels :
• un outil de facturation (ex : Abby, Indy, Freebe…),
• un fichier de suivi du chiffre d’affaires, des charges et de ce qui reste pour vous,
• un outil de gestion documentaire (Drive, Notion, Dropbox),
• un calendrier de relances clients pour éviter les factures impayées.
Ces briques vous permettent de garder une activité saine dès le départ.
Construire et vendre son offre : tarifs, positionnement, prospection
Clarifier votre offre et votre positionnement 🎯
Pour bien vendre, il faut être lisible. Un freelance clair sur ce qu’il propose, à qui, et pour quel résultat, trouve plus facilement ses clients.
Deux piliers importants :
- un client idéal bien défini (pro, particulier, type d’entreprise, secteur…),
- une offre simple à comprendre (forfait, mission longue, audit, coaching…).
Fixer ses tarifs (TJM, forfaits, packs) 💶
La tarification est un sujet sensible, mais elle devient simple lorsqu’on suit une méthode.
Le calcul du TJM (Tarif Journalier Moyen) repose sur :
- vos objectifs de revenus,
- votre nombre de jours réellement facturables,
- vos charges (22 % en micro, plus selon statuts),
- le temps non facturé (prospection, administration…).
Ensuite, choisissez la forme la plus adaptée :
- À l’heure : pour les demandes courtes ou techniques.
- À la journée (TJM) : format le plus utilisé en freelance.
- Au forfait : idéal pour les missions cadrées (audit, création de site, accompagnement de 3 mois…).
- Packs ou offres produitisées : plus lisibles, plus faciles à vendre.
💡 Astuce : créez 3 niveaux d’offres (Essentiel / Standard / Premium) pour faciliter la prise de décision.
Trouver ses premiers clients 🚀
La plupart des freelances trouvent leurs premières missions via :
- leur réseau proche (amis, collègues, ex-employeurs),
- des plateformes comme Malt, Collective, Upwork,
- les réseaux sociaux : LinkedIn (professionnel), Instagram (créatifs, coaching, bien-être),
- des communautés Slack / Discord / Facebook (selon secteur) ou Ulule Connect !
Pour maximiser vos chances :
- soignez votre profil,
- montrez votre travail via un portfolio,
- récoltez 3–5 témoignages dès vos premières missions,
- gardez un message simple, orienté “problème → solution”
Vivre (bien) en freelance : organisation, équilibre, montée en compétences
Gérer son temps et éviter l’épuisement 🧘♂️
Le freelancing offre beaucoup de liberté… mais sans cadre, la charge mentale grimpe vite. Pour éviter l’épuisement :
- structurez vos journées avec des horaires définis,
- planifiez des moments off (demi-journées sans clients, pauses réelles),
- limitez la surcharge : 3 à 4 créneaux focus par jour suffisent largement.
L’isolement peut peser aussi :
- travaillez ponctuellement en coworking,
- rejoignez un collectif ou un réseau d’indépendants,
- échangez avec d’autres freelances pour normaliser vos doutes et partager vos victoires.
Un freelance efficace n’est pas celui qui travaille tout le temps, mais celui qui préserve son énergie.
Se former en continu 🎓
Le freelancing évolue vite : nouvelles pratiques, nouveaux outils, nouveaux besoins clients. Se former régulièrement fait partie intégrante du métier.
Deux axes à entretenir :
- Compétences métiers (design, SEO, coaching, rédaction, tech…).
- Compétences business : marketing, prospection, visibilité, construction d’offres.
Si vous souhaitez structurer votre stratégie d’indépendant·e :
👉 Formation Entrepreneuriat (poser son projet, clarifier son offre, construire son modèle économique)
👉 Formation Webmarketing (visibilité, stratégies d’acquisition, marketing digital complet)
Ces deux parcours sont pensés pour vous donner des bases solides et actionnables.
Erreurs fréquentes à éviter ⚠️
Quand on démarre, certaines erreurs reviennent souvent :
- se brader ou accepter des tarifs qui ne couvrent pas vos besoins réels,
- dire “oui” à tout par peur de manquer,
- ne pas cadrer la mission : pas de devis précis, pas de CGV, pas de périmètre clair,
- oublier de provisionner les charges (22 % minimum en micro) et les périodes creuses,
- négliger sa santé mentale, ses limites et son rythme.
Chaque indépendant finit par faire des erreurs… mais les anticiper permet d’avancer plus sereinement.
FAQ :
Faut-il forcément être auto-entrepreneur pour devenir freelance ?
Non. Le terme “freelance” décrit un mode de travail. Vous pouvez exercer en micro-entreprise, mais aussi en EI, EURL, SASU ou même en portage salarial. La micro-entreprise reste toutefois le cadre le plus simple pour débuter.
Peut-on cumuler freelance et CDI ?
Oui, le cumul est possible, sauf clause d’exclusivité dans votre contrat de travail. Il faut simplement respecter les obligations de loyauté et éviter toute concurrence déloyale vis-à-vis de votre employeur.
Comment fonctionne la protection sociale d’un freelance ?
Les freelances dépendent du régime général via l’Urssaf : maladie, maternité, allocations, retraite de base
Le niveau de couverture dépend du statut et des cotisations. Certaines prestations (prévoyance, indemnisation chômage) nécessitent des solutions complémentaires.
Combien coûte la création d’une micro-entreprise ?
La création d’une micro-entreprise est gratuite sur le guichet unique. Seules certaines options (comme une immatriculation pour activité réglementée ou artisanale) peuvent générer des frais très modestes.
Freelance : a-t-on droit au chômage ?
En micro-entreprise ou en statut indépendant classique, vous n’avez pas droit au chômage classique. Deux exceptions existent :
• si vous optez pour le portage salarial
• si vous aviez ouvert des droits ARE avant de lancer votre activité et que le cumul est autorisé.
Quels outils recommandez-vous pour gérer sa facturation ?
Des solutions simples et adaptées aux freelances : Abby, Indy, ou encore Freebe. L’essentiel est de disposer d’un outil pour créer des factures conformes, suivre les paiements et organiser votre comptabilité de manière fluide.





