Le projet de loi de finances pour 2026 est actuellement en discussion, avec pour objectif de dégager des marges d’économie et de recentrer le dispositif du Compte Personnel de Formation (CPF).
Pour le bilan de compétences, la mesure la plus commentée est sa sortie du périmètre finançable du CPF à partir de 2026, une éventualité à ce jour non sécurisée, en attente du vote final du Parlement.
Cet article vise à vous informer de manière factuelle, à vous donner des repères chiffrés et des pistes d’action, et à vous inviter à notre webinaire qui se tiendra le 20 novembre de 12h à 13h sur Google Meet, pour décrypter ensemble les impacts pour votre projet.
1) Que dit (vraiment) le Projet de Loi Finances 2026 ?
Le Projet de loi de finances pour 2026 (PLF 2026) prévoit un recentrage du dispositif du Compte Personnel de Formation (CPF) dans un contexte de maîtrise budgétaire. Selon un article du groupe Les Échos, le texte envisage de retirer les bilans de compétences de la liste des actions éligibles au CPF.
La logique affichée : lutte contre la fraude, rationalisation des financements et recentrage sur les formations certifiantes.
Statut actuel : le texte n’est pas encore définitivement voté, il est en navette parlementaire 👉 des amendements peuvent encore venir modifier ou supprimer l’article concerné.
Par ailleurs, le contexte budgétaire montre que la mission « Travail-Emploi » voit ses marges de manœuvre réduites dans le PLF 2026, renforçant le caractère stratégique de cette réforme.
2) Pourquoi cette orientation ? Les chiffres à connaître
📉 Dépenses CPF
- En 2023, les dépenses via le CPF (plateforme Mon Compte Formation + cofinancements) se sont élevées à 2,25 milliards d’euros, soit une baisse de 24,1 % par rapport à 2022. (source : Le Monde)
- Le prix horaire moyen « apparent » des formations était de 25,50 € en 2023, une baisse de 10,5 % par rapport à l’année précédente.
⚠️ Poids / controverse du bilan de compétences
- Selon des sources sectorielles, les bilans de compétences représentent plusieurs dizaines, voire centaines de millions d’euros par an.
- Certains acteurs alertent sur le fait que le coût unitaire moyen d’un bilan est beaucoup plus élevé que celui d’une formation certifiante (« près de 1 950 € » évoqués) et que des épisodes de fraude ont été identifiés parmi les prestataires de bilan.
- Le secteur de l’accompagnement stricte estime que le bilan de compétences est un outil clé pour sécuriser les transitions professionnelles : orientation, redéploiement, reconversion. Le retirer du CPF poserait donc un « risque d’accès » pour certains publics.
🔍 Autres pistes déjà engagées
- Le gouvernement veut déjà recentrer le CPF sur les formations certifiantes inscrites au RNCP/RS (Répertoire national des certifications professionnelles / Répertoire spécifique). Par exemple, la création/ reprise d’entreprise via CPF a déjà été durcie en février 2025.
3) Ce qui est certain aujourd’hui (droit en vigueur)
À la date de publication de cet article, le bilan de compétences reste intégralement finançable via le CPF.
C’est un droit individuel, inscrit dans le Code du travail (article L6313-10), et confirmé par le site Service-Public.fr.
Le dispositif demeure accessible à tous les actifs (salariés du privé, agents publics et indépendants) sous réserve de :
- choisir un organisme certifié Qualiopi,
- et veiller à ce que la formation soit bien référencée sur Mon Compte Formation.
💡 En clair : rien n’a encore changé.
Mais si la mesure du PLF 2026 venait à être adoptée, la fenêtre de financement via le CPF pourrait se refermer dès le 31 décembre 2025.
🎯 Conséquence : si vous songez à faire un bilan de compétences, déposez votre dossier dès maintenant. Une fois votre inscription validée sur la plateforme CPF, vos droits seront sécurisés, même en cas d’évolution du cadre légal.
Chez Ulule Formation, nous encourageons cette anticipation non par urgence, mais par lucidité : le bilan de compétences est un levier de clarté et de confiance, et il mérite d’être accessible sans barrière financière.
4) Si la réforme passe : quelles alternatives de financement ?
Si la suppression du financement CPF venait à être confirmée, d’autres voies de financement resteront possibles, à condition de les connaître à temps.
🔁 Le PTP (Projet de Transition Professionnelle) via Transitions Pro
Le PTP permet de suivre une formation certifiante en conservant son contrat de travail et sa rémunération (en tout ou partie).
C’est une option pertinente si votre bilan de compétences vous a permis d’identifier une formation qualifiante à suivre ensuite.
- Conditions : au moins 24 mois d’activité, dont 12 mois dans la même entreprise.
- Prise en charge : frais pédagogiques + rémunération, selon enveloppe régionale et critères de priorité (métiers en tension, reconversion durable, etc.).
- Procédure : dossier à déposer auprès de votre commission Transitions Pro régionale, entre 2 et 4 mois avant le début de la formation.
Ce dispositif reste l’un des plus complets pour les salariés souhaitant changer de métier sans perte de revenu.
💼 Les cofinancements possibles
D’autres acteurs peuvent intervenir en complément :
- L’employeur, dans le cadre d’un plan de développement des compétences.
- L’OPCO, pour les entreprises de moins de 50 salariés, sur demande motivée.
- Les Régions, qui disposent parfois de fonds spécifiques reconversion ou transition numérique.
- France Travail, pour les demandeurs d’emploi issus d’une démission-reconversion ou d’une rupture conventionnelle.
Ces financements peuvent être cumulés et articulés entre eux, notamment pour couvrir un projet de reconversion plus global (bilan + formation certifiante).
🌍 Hors CPF : d’autres leviers à mobiliser
Même en dehors du CPF, il existe des solutions hybrides ou locales :
- le financement personnel échelonné, souvent proposé par les organismes de formation,
- les programmes territoriaux de reconversion, soutenus par les régions ou les métropoles,
- et les plans de développement des compétences internes à certaines entreprises, notamment pour des salariés souhaitant évoluer en interne.
5) Que faire maintenant ?
Un plan d’action simple en 5 étapes
Même si la réforme n’est pas encore votée, anticiper reste la meilleure façon de garder la main sur son avenir professionnel.
Voici un plan d’action clair et concret pour avancer sereinement :
1️⃣ Clarifier votre projet
Commencez par un rendez-vous avec un Conseiller en Évolution Professionnelle (CEP) 🧭.
C’est un service public gratuit qui vous aide à faire le point sur vos envies, vos compétences et la faisabilité de votre projet de reconversion.
🎯 Objectif : vérifier la cohérence entre vos aspirations, les besoins du marché et le bon moment pour vous lancer.
2️⃣ Comparer les offres
Demandez 2 à 3 devis de bilans de compétences éligibles CPF 💼 et vérifiez les disponibilités avant le 31 décembre 2025.
💶 N’oubliez pas la participation forfaitaire (102,23 €), toujours en vigueur sauf exceptions.
3️⃣ Déposer votre dossier CPF sans attendre
Une fois votre inscription validée sur la plateforme, votre financement est sécurisé, même si la réglementation évolue ensuite.
⏳ Plus tôt vous agissez, plus vous évitez les embouteillages administratifs de fin d’année.
4️⃣ Prévoir un plan B
Si votre bilan débouche sur une formation certifiante 🎓, renseignez-vous dès maintenant sur le PTP / Transitions Pro (financement régional et maintien du salaire), ou sur les aides régionales, OPCO ou France Travail selon votre statut.
C’est aussi une manière d’anticiper les prochaines étapes de votre évolution.
5️⃣ Se tenir informé
Suivez l’évolution du PLF 2026 et les annonces officielles 🗞️.
Les débats parlementaires peuvent encore faire évoluer la mesure.
Chez Ulule Formation, nous continuerons à vous informer avec des contenus clairs, actualisés et utiles pour vous aider à naviguer dans ces changements.







